Histoire & Patrimoine

Des origines à notre époque.

Un peu d'histoire

De par sa position retirée par rapport à l’axe romain qui menait vers Arras, notre territoire ne fût pas un lieu remarquable avant le XIéme siècle. C’est à cette époque que notre village fût séparé en deux entités, le "Haut d’Arleux" et le "Bas d’Arleux", on évoque aujourd’hui d’ailleurs de possibles voies souterraines, aux richesses archéologiques insoupçonnées, qui reliraient les deux parties du village.

Au fil des ans, Arleux-en-Gohelle a vibré au rythme de l’histoire de France, que ce soit pendant les périodes sombres des guerres mondiales que pendant la Révolution Française…

L'Histoire d'Arleux-en-Gohelle :

Il est très difficile, dans l’état actuel de nos connaissances, de savoir très exactement ce que fut Arleux-en-Gohelle autrefois, bien que furent trouvées sur son terroir des fondations antiques, notamment « Aux grands Douze » vers Bailleul et sur les hauteurs vers Willerval.

Le village ne semble pas cependant remonter au-delà de la période franque. Bâti en dehors des grands axes routiers romains qui convergeaient vers Arras, il n’occupait pas une position stratégique suffisante pendant la période romaine pour qu’il puisse justifier d’une origine éloignée dans le temps. D’autre part, aucun des nombreux lieux dits ne laisse découvrir son existence dans la haute antiquité.

Aux origines :

Nous trouvons en effet pour la première fois, trace d’Arleux dans les chartes et pièces des seigneuries du XIe siècle. Cette terre était partie intégrante des nombreux domaines du comte de Flandres. Le règne de Bauduin V (1035-1067) marqua une étape importante dans le développement du pouvoir princier dans ce comté et le développement de la féodalité. Après l’effondrement du pouvoir qui suivit la mort d’Arnould 1er, l’aspect territorial changea et eut pour conséquence le démantèlement de la principauté flamande en diverses seigneuries.

Cette nouvelle chevalerie qui formait auparavant la base de la position flamande avait réduit l’autorité centrale dans une situation telle que le comte de Flandres Bauduin ne disposait plus à son avènement que de la puissance réduite d’un suzerain et devait tenir compte des seigneurs de moindre envergure.
L’immense domaine comtal et les nombreuses terres d’Eglise étaient tombés peu à peu dans les mains d’autorités locales et vassaux usurpateurs.

Bauduin V ne pouvait réagir et attaquer de front cette nouvelle noblesse. Il introduisit une nouvelle réforme monastique et ce fut en 1066 qu’il démembra les terres d’Arleux-en-Gohelle et les divisa en deux juridictions ecclésiastiques bien différentes qui se nommaient « le haut d’Arleux » et « le bas d’Arleux ».

Le Haut d'Arleux :

Le haut d’Arleux dépendait de l’évêque d’Arras et lui appartenait encore au XVIIIe siècle. Ce hameau ne comptait que 25 maisons. C’était au haut d’Arleux que se trouvait l’église. Elle était vaste, bien éclairée, et n’avait guère de style particulier.

Elle fut décorée au XIXe siècle et surtout restaurée par le cardinal de la Tour d’Auvergne, évêque d’Arras. Ce prélat possédait une résidence secondaire près du sanctuaire et venait y séjourner principalement pendant la période d’été.

Le Bas d'Arleux :

Le bas d’Arleux, situé à l’emplacement du village actuel, où s’élève maintenant les principaux bâtiments publics, dépendait de la Collégiale Saint-Pierre de Lille.

Il existait autrefois aux environs de l’actuelle église tout un réseau de souterrains fort intéressants. Les galeries voûtées formaient de véritables rues et rayonnaient autour d’un centre commun. L’orifice d’accès doit vraisemblablement se trouver aux environs de l’église, mais a été perdu par nos contemporains. Ces souterrains cachent, paraît-il, des richesses archéologiques.

La révolution fut vive dans le village :

Ce n’est qu’en 1792-93 que débuta la Révolution dans le pays. Suspects, de nombreux habitants furent inscrits sur la liste des émigrés et durent quitter le pays, cependant que leurs biens étaient confisqués. Des révoltes furent signalées, et le commissaire responsable du secteur réclama la force armée pour parer aux mauvaises dispositions des jeunes gens qui refusaient les ordres de réquisitions.

Les villageois opposèrent une résistance inouïe aux détachements venus les arrêter. L’église fut conservée pendant la Révolution. Elle fit partie des 42 paroisses qui furent gardées dans le district d’Arras mais elle fut vendue le 6 Prairial an 7 de la République et acquise par un Arrageois Xavier Dhuin, pour la somme de 102.200 fr, sans toutefois la livrer à la pioche des démolisseurs.

Lithographies

  • Lithographie Haut Arleux
  • Lithographie Bas Arleux

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Notre Blason

© Arleux-en-Gohelle

D’or à deux crosses adossées de sable et neuf rats du même posés en orle, à la champagne de gueules chargée de deux clefs d’or passées en sautoir et adossées.

Arleux se partageait entre deux seigneurs ecclésiastiques : le bas Arleux, qui comprenait une quarantaine de maisons, appartenait à la collégiale Saint-Pierre de Lille ; le haut Arleux, avec vingt-cinq maisons, à l’évêché d’Arras. C’est d’ailleurs dans une des maisons du haut Arleux que Monseigneur de la Tour d’Auvergne, évêque d’Arras, venait résider pendant l’été.

Cette double appartenance ecclésiastique apparaîtra dans le blason proposé : les armes de Saint-Pierre de Lille (de gueules à deux clefs d’or passées en sautoir et adossées) sont associés à celles de l’évêché d’Arras (d’or à deux crosses adossées de sable et neuf rats du même posés en orle). La croix de guerre 1914-1918 (arrêté du 23 septembre 1920) sera appendue en pointe de l’écu.

Notre patrimoine

L’église Saint-Martin

© Arleux-en-Gohelle

L’église Saint-Martin fût fondée vers 1063 en même temps que le village mais il ne subsiste aucune trace du bâtiment d’origine. Une seconde église s’érigea vers 1740 puis fut vendue comme bien national en 1800. A cette époque une troisième église fût construite entre 1800 et 1830 ne gardant que le clocher du second édifice. Mais une fois de plus, les assauts anéantiront la bâtisse lors de la 1ère guerre mondiale.


Vers 1920, l’obtention des dommages de guerre permit la construction d’une quatrième église, celle que nous connaissons aujourd’hui.

La chapelle Notre-Dame de Tongre

© Arleux-en-Gohelle
La chapelle Notre-Dame de Tongre a été construite en 1909 sur un terrain communal. Elle a ensuite été reconstruite en 1922 et rénovée en 2008. Protectrice des enfants malades et handicapés, la statue fut sculptée au XVIIe siècle, complètement anéantie pendant la guerre, on la relève de ses ruines en 1922. Des neuvaines étaient organisées, on y venait en procession.

La dévotion à Notre Dame de Tongre, très populaire en Belgique, est installée à Arleux en Gohelle depuis très longtemps. Adorée à l’origine pour avoir sauvé des villages de la peste et du choléra, elle a ensuite été plus particulièrement dédiée aux enfants malades, handicapés.

L’antique chapelle aurait été construite il y a plusieurs siècles par un pèlerin d’Arleux en Gohelle, en remerciement d’une faveur obtenue à Tongre dans le Hainaut belge.

De nombreux miracles ont depuis les temps les plus reculés, rendu célèbre la statue Notre Dame de Tongres. On montre encore aujourd’hui les chaînes de deux prisonniers chrétiens, délivrés miraculeusement par l’invocation de Notre Dame de Tongres.

Les événements surnaturels, les innombrables guérisons, les grandes faveurs spirituelles et temporelles obtenues par l’invocation de Notre Dame de Tongres, attirèrent dès les temps les plus reculés les pèlerins au pied de son autel. Tous les sept ans, pendant quinze jours consécutifs, du 11 au 25 juillet, on exposait les reliques à la vénération des fidèles et cette exposition attirait toujours une foule considérable.

L'ancienne Chapelle

Il y a beaucoup de différences architecturales entre la version originale et celle que nous connaissons aujourd’hui. Elle a, en effet, été reconstruite une première fois en 1887 à la demande de l’abbé Toulet pour en édifier une plus vaste sur un terrain plus grand. C’est Monsieur le Comte De Diesbach qui offrit le terrain : le 27 juillet 1890, on bénissait le nouveau sanctuaire.

Une seconde reconstruction, réalisée en 1909 subit tout aussitôt les injures de la guerre. On la releva de ses ruines en 1922, mais en modifiant son allure générale et le matériau.

L'actuelle Chapelle

Cette reconstruction a redonné un élan à des dévotions particulières au pays. On y venait en procession costumée représentant les grandes étapes de la vie de la Vierge et aussi des scènes typiques de l’histoire de France (Jeanne d’Arc sauvant le royaume de Charles VI). Cette cérémonie, qui attirait du monde de toute la région, se déroulait souvent en présence d’un évêque le premier dimanche de juillet.

Le pèlerinage de juillet et les neuvaines accordées à la piéta ont vécu, mais il y a peu encore, on se réunissait pour prier Notre Dame de Tongre, et des mères de familles venaient lui demander la grâce de faire marcher leurs enfants.

Haute de quatorze mètres, la chapelle est un édifice de béton et de ciment de style néo byzantin. La coupole est surmontée d’une statue de la Vierge et une tête du Christ en mosaïques orne son porche.

Une nécessaire restauration complète a été réalisée en 2008. Une rénovation de l'édifice a été assurée en 2021.

  • La chapelle avant 1909
  • La chapelle reconstruite en 1922
  • La chapelle édifiée en 1909, et complètement détruite lors de la première guerre mondiale
  • La chapelle en 2009

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    Orchard Dump Cemetery

    Sur la route départementale 919, menant d’Arras à Hénin-Beaumont, le cimetière se situe à gauche approximativement à 1 kilomètre après le village de Bailleul sire Berthoult.
    Ce cimetière a été créé à l’origine en avril 1917 sur le nouveau front résultant de la bataille d’Arras. Il est utilisé pour les unités qui tiennent le front, et ce jusqu’en novembre 1917. Les inhumations de l’époque sont situées au plot VI, allée K et au plot I, allées A à F.
    Le cimetière a été très largement agrandi après l’armistice avec le rassemblement de corps venant des champs de bataille voisin et d’autres lieux de sépulture.
    Durant la seconde guerre 1939 – 1945, le cimetière fut à nouveau exceptionnellement utilisé.

    Par la suite, les dépouilles des soldats britanniques situées dans des cimetières furent transférées dans le Orchard Dump Cemetery :

    • 5 soldats enterrés par le 26ème service d’ambulance en octobre 1918 et venant de Fresnes les Montauban.
    • 1 officier RFC enterré par l’ennemi en mars 1917 au cimetière de l’église de Fresnoy, entre Lens et Arras.
    • 11 soldats de la Northumberland Fusiliers du Royal Fusiliers enterrés au Fusiliers cemetery de Bailleul-sire-Berthoult, situé à 800 mètres au sud-Ouest du village à côté de la voie de chemin de fer. Ils y furent enterrés par la 63ème division en avril et mai 1917.
    • 38 officiers et hommes de troupe du Royaume-Uni furent enterrés par leurs camarades de combat entre juin 1917 et février 1918 au «Ouse Valley Cemetery »situé à Bailleul-sire-Berthoult à environ 1 Km au Nord-Est du village,
    • 27 soldats du Royal Uni enterrés par le 2nd East Lancashire’s et autres unités en 1918 au cimetière militaire britannique de Querry la Motte à 8OO m au Nord-Ouest de la Motte.
    • 16 soldats canadiens enterrés par la 2nde division canadienne en mai 1917 au cimetière de cette division à Willerval, à mi-chemin entre Acheville et Vimy,
    • 34 soldats canadiens provenant de Vancouver Road Cemetery à Willerval, créé par la 2nde division canadienne en mai 1917. Ce cimetière se situe entre Vimy et Fresnoy,
    • 4 soldats du 3ème bataillon canadien enterrés en avril et mai 1917 au cimetière communal de Willerval.